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DowntownTokyo
16 septembre 2010

Sayonara Japan!

Euh non pas moi mais une amie à moi que j'ai rencontré au Japon. Je suis trop contente, C. vient vivre à Paris!! Ou plutôt en Europe. C. est une fille incroyable que j'ai rencontré à Tokyo. C'est l'un des aspects que j'adore à Tokyo, étant expatriée, ou plutôt immigrée, je vis dans un environnement international, je rencontre des gens du monde entier parlant toutes les langues. Des gens que je n'aurais jamais rencontré en restant à Paris car ça ne m'aurait tout simplement pas traversé l'esprit que de côtoyer la communauté d'expatriés. Bon quand j'étais à l'école il y avait bien des étudiants étrangers mais rien à voir avec là. Maintenant à chaque fois que je retourne à Paris j'essaie de retrouver cette ambiance internationale.

Maintenant que j'y pense, de toute ma vie en France je n'ai jamais rencontré d'allemands, sauf 2 Erasmus quand j'étais à l'école de Co. et un groupe d'étudiants qui étaient venus au lycée. Pourtant la France et l'Allemagne sont voisines, presque sœurs? Il aura fallu que je sois à Tokyo pour rencontrer une multitude d'allemands, totalement par hasard. Je prends cet exemple car la probabilité que je fasse ami ami avec des allemands est si médiocre que je m'étonne moi même de cet heureux hasard. En plus la probabilité que je rencontre un allemand gourou d'une secte?... Bon c'est une autre histoire que je ne vais pas développer ici ^^;

Pour en revenir à C., cette fille m'épate. Et rares sont les personnes que j'admire. On a le même âge, ou peut être elle a un an de plus....Elle a quitté sa Malaisie natale à 17 ans pour aller étudier au Japon grâce à une bourse qu'elle a obtenue. Et pas n'importe quelles études, pour devenir ingénieur. Je me souviens à cet age j'avais aussi la possibilité de partir étudier au Canada ou au Japon dans une fac, mais après longue hésitation j'ai décidé de rester en France. Et oui, le formatage à la française fait qu'on pense que partir à l'étranger puis revenir ce sont des années de perdues difficiles à justifier par la suite, toute ma vie j'ai été moulée dans un système d'excellence à la française. Faire prépa puis intégrer une grande école. Heureusement en 1ère, alors que les conseils en orientation étaient inexistants...(de toute façon dans cette école c'était prépa ou rien)....notre prof d'histoire nous a mis en garde en nous faisant comprendre qu'il valait même mieux un BTS réussi qu'une prépa ratée. Mieux vaut même un BTS tout court, l'ère de "La Génération Sacrifiée" (la notre) avait déjà commencé. On le voit aujourd'hui, on peut avoir BAC+17 ce n'est pas ça qui donne un job. Ca m'a fait réfléchir et je suis sortie de ce schéma prépa+école, j'ai commencé à réfléchir par moi même et regarder autour de moi. J'ai retourné ciel et terre à la recherche d'informations. Même si ça ne m'a pas permis de sortir complètement de ce lavage de cerveau, ça m'a bien aidé pour faire mes choix par la suite.

En plus j'avais réussi le concours d'entrée pour l'école, c'était vraiment la décision of a lifetime que de choisir quelle route prendre. Et ce qui a fait pencher la balance pour la France est qu'à cette époque j'ai jugé que je n'étais pas assez forte psychologiquement pour quitter famille, amis et petit nid douillet pour aller à l'aventure comme ça sans filet et sans savoir ce qui m'attendais. Vue ce qui m'attendais par la suite j'ai pris la bonne décision. Ce que j'ai fait au Japon maintenant je rigole (à moitié) en disant que si demain je devais le refaire je ne le referai pas. C'est très très très dur et il faut une volonté d'acier. Si c'était à refaire à la même époque oui je le referai mais maintenant ce n'est plus de mon âge. Avant je pouvais déplacer des montagnes, je  n'avais peur de rien, maintenant j'ai besoin de me poser et aspire à une vie plus facile. N'empêche ne pas croire tout ce qu'on nous dit (ou peut être disait à cette époque). Partir 1 an même 4 pour faire ses études à l'étranger même dans un pays où les diplômes ne sont pas reconnus en France, CE N'EST PAS UNE PERTE DE TEMPS. C'est une expérience qui ne peut que vous enrichir.

Bref pour vraiment en revenir à C. ^^;...  je l'admire. Car il lui a fallu énormément de courage. Elle ne parlait pas japonais mais comme elle est chinoise malaisienne les kanji lui ont permis d'apprendre assez facilement. Surtout qu'elle est très intelligente. Maintenant elle parle parfaitement japonais, plus l'anglais sans compter ses langes natales que sont le chinois (mandarin et pas mal le cantonnais) et le malais. Venir au Japon seul à cet age ce n'était pas facile comme elle dit, pour se faire des amis non plus (mêmes ses camarades de classes n'étaient pas assez ouverts). En plus la discrimination envers les asiatiques au Japon est assez forte. Ca ne l'a pas aidé. (En plus le milieu des scientifiques....on sait ce que c'est ^_^;). Mais bon elle était partie au Japon pour étudier. Après avoir réussi ses études avec brio elle a intégré une compagnie US où elle a dégoté un super poste et quand je l'ai rencontré elle était bien installée au Japon. Très rare d'avoir un tel parcours pour un étranger non expatrié et non marié à un(e) japonais(e). Les gens qui se sont fait tout seuls dans un environnement, pas hostile, mais très difficile m'impressionnent toujours. Mais après 3 ans dans l'entreprise alors qu'elle avait une vie dont beaucoup d'étrangers rêveraient et se contenteraient, elle a fait un bilan sur elle même et s'est rendue compte que ce n'était pas ça qu'elle voulait faire de sa vie, qu'elle passait à côté. Elle a tout remis en question et tout lâché pour suivre ses rêves. Cette année elle a démissionné pour venir vivre en Europe, elle a dégoté un Master très couru spécialement pour les ingénieurs à la Sorbonne. Elle passera 1 semestre à Paris et 3 semestre à Barcelone (Elle pourra changer si elle voit qu'elle préfère Paris). Ensuite?...elle ne sait pas, elle aimerait écrire un livre sur sa vie au Japon et travailler pour une organisation gouvernementale du type ONU.

Dès que j'ai appris qu'elle venait à Paris j'ai tout fait pour que son séjour se passe au mieux. Une de mes meilleures amies qui vivait chez ses parents dans le 5ème à 2 pas de la Sorbonne venait de s'acheter son appart et a quitté le cocon familial. Je lui ai donc demandé si ses parents seraient intéressés de louer sa chambre à une étudiante et tout s'est fait très vite. Ils sont ravis de l'accueillir. "Une fille de perdue une de retrouvée" comme dit la mère. Le logement, tout comme pour Tokyo c'est très dur pour les étrangers qui viennent à Paris. Bon dans ce cursus apparemment ils sont très chouchoutés, ils pouvaient avoir une cité U dans le 15ème pour pas cher (alors que les étudiants français galèrent). Ils sont très assistés, quelqu'un de la Sorbonne est même parti la chercher à l'aéroport. Deux fois! Il avait mal compris et s'était pointé à 6h30 au lieu de 18h30 ^_^; et il a donc du repartir le soir.

Le soir de sa venue on a fait un petit repas "à la française", c'est S. (la fille de perdue) qui l'a préparé, c'est un vrai cordon bleu. Le champagne a coulé à flots et j'ai ramené de délicieux macarons de chez Ladurée pour couronner le tout. Arf les macarons de Ladurééée.....(arf demain je vais à Saint Germain je sens que je vais craquer et en racheter).
Ils ont refait sa chambre pour l'occasion, chambre avec vue sur Notre Dame. Que peut un étudiant étranger rêver de mieux? Elle est dans des conditions optimum. Je ne voulais pas que le peu de temps qu'elle reste à Paris elle le passe à galérer. Je voulais qu'elle profite vraiment de la ville, puisse vivre au maximum comme une parisienne lambda et non pas comme une étudiante erasmus ou une expat. Je voulais qu'elle découvre le vrai Paris, qu'elle voit vraiment comment les gens vivent....qu'elle devienne une vraie parisienne! Lol. Cela ne fait qu'une semaine qu'elle est là mais apparemment c'est pari gagné. Je peux repartir à Tokyo l'esprit tranquille. De plus je l'ai laissé entre de bonnes mains avec S. qui va la prendre sous son aile. Maintenant il ne lui reste plus qu'à apprendre le français, ou l'espagnol. Elle parle parfaitement anglais mais ce n'est pas assez pour faire parti de la société dans les pays non anglophones. Apparemment elle n'est pas triste d'avoir quitté le Japon, pourtant son petit ami est là bas. Elle ne pense pas y retourner par la suite...voilà pourquoi c'est un Sayonara.

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