Le baby sitting a Itabashi

Alors parlons un peu d'Itabashi. Vous vous souvenez? Meme si je suis partie un peu les mains dans les poches au Japon, je ne suis pas folle, je me suis au moins assuree un petit boulot. J'avais conclu avant de partir avec G. (pour ceux qui ne le savent pas j'ai horreur de donner des informations personnelles a mon sujet, surtout aupres des gens que je ne connais pas, donc je fais de meme pour les autres et n'etale pas leur vie sur le net, a part si je sais qu'ils s'en foutent ou si je n'ai aucun liens avec eux....quoi? pourquoi je fais un blog alors? Bah pour ceux qui me connaissent...pour les autres, personne ne sait qui je suis donc c'est pas bien grave. Mais bon si tous mes trucs a savoir sur le Japon ne vous interessent pas je peux toujours rendre le blog prive, moi je m'en fous......bon j'avoue que j'espere en secret que les illumines d'Ichigaya tombent dessus un jour par hasard, histoire qu'ils se regardent un peu dans un miroir).

Bref Avant de partir j'ai conclu avec G. un contrat tout ce qu'il y a de plus classic a Tokyo (chez les gens normaux c'est a dire pas les expats francais d'Ichigaya) a savoir que je devais aller chercher la petite C. agee de 3 ans du lundi au vendredi a 17h00, lui faire prendre son bain, jouer avec elle, faire les courses si besoin, lui faire a diner et la coucher si G. rentre tard, jusqu'a 19h30 l'heure de base, mais en moyenne ca tournait autour de 20h/20h30 avec assez souvent des longues soirees pouvant aller jusqu'au dernier train.
A cela s'ajoute le transport aller retour, et G. est vraiment quelqu'un de bien, j'habitais a Eda a cette epoque, il y en avait pour 20 000 yens par mois de teiki. Quand on sait que les familles francaises typiques essayent de discuter le moindre centime et voir meme ne veulent pas payer le transport (je vous raconterai plus tard les deboires d'Ersilia). J'avais le repas gratuit aussi mais comme je ne mange presque rien....

Le temps passe hyper vite, c'est vraiment le petit boulot tranquille et bien paye. Et surtout on n'est pas a 100% livre a soit meme, il y a un support derriere, en cas de besoin la famille peut aider. (Bien sur il faut etre fait pour ce genre de chose a la base, ce n'est pas n'importe quoi et il y a une tres grande responsabilite... les paumes qui feraient n'importe quoi juste parce qu'ils ont claque leur 2000 € en 2 semaines a faire la fete a Roppongi et que leur Working Holiday expire dans 8 mois ca sert a rien d'essayer de se precipiter...nan mais trop MDR, a l'epoque ou je cherchais des familles pour faire jeune fille au pair a Tokyo, je voyais des annonces du style "Bonjour je m'appelle Jerome j'ai 19 ans j'adore les manga et les anime ainsi que la culture japonaise. Je voudrais aller au Japon car c'est mon reve d'aller au pays du soleil levant. J'ai vu votre annonce et voudrais postuler pour garder vos enfants" et tout ca en langage SMS -_- veridique mot pour mot).

Si on regarde a la base je ne gagnais pas beaucoup mais avec les petites heures en plus par si par la, j'arrivais bien a gagner en moyenne 100 000 yens par mois (a la base je devais gagner environ 80 000 yens), sachant qu'en plus je travaillais en moyenne 3 semaines sur 4 seulement vue que G. partait souvent en voyage et emmenait la petite. L'occasion pour moi d'etre moins prise dans la spirale infernale de Tokyo et d'avoir du temps pour decompresser un peu. Car vous vous etes tous demande pourquoi je ne donnais aucune nouvelle. Mais voila mon emploi du temps; hormis le fait que je n'avais pas acces a internet de maniere constante (du coup a chaque fois que j'etais sur le net c'etait pour regler des trucs de paperasse, recherche d'appartement, ou etre en contact avec mon pere...meme pas mes freres et soeurs, c'est pour vous dire), je me tapais en moyenne 1h30 de transport aller (le trajet retour est toujours plus  long, je ne sais pas pourquoi). Ce qui fait que  je ne rentrais jamais avant 22h chez moi, le plus souvent je rentrais vers 23h. Le trajet est epuisant, rien que le fait de marcher dans la rue au Japon c'est fatiguant (trop de monde, trop de bruit, plein de petits trucs dont on ne se rend pas compte mais qui stressent ou fatiguent, on est toujours dans le speed meme si les japonais sont 2 de tension quand ils marchent etc...). Et encore heureux que malgre la longue distance je n'avais qu'un changement a faire.

Un truc genial au Japon, les lignes de train qui desservent les banlieues se transforment en metro quand on entre dans la capitale. Donc pas besoin de faire de changement ni de changer de train ou quoi. On reste dans le meme train tout le long. Je m'explique. J'habitais sur la Tôkyû Denentoshi line qui commence a Shibuya pour aller jusqu'a Kanagawaken. Mais cette ligne a partir de Shibuya se transforme en ligne Hanzomon qui est le metro. Du coup d'Eda, (sur la Denentoshi) a Jimbôchô, (sur la Hanzomon) je n'avais aucun changement a faire. Et tant mieux car les gares japonaises sont immenses, a Jimbôchô il faut monter et descende 36 escaliers avant d'arriver sur le quai du metro de la ligne Mita. Et encore ca va comme gare, y'en a des bien pires.
Par contre comme je passe par Shibuya c'est hyper bonde, surtout le soir. Contrairement a la France ou le soir il n'y a plus ame qui vive dans les transports (sauf sur certaines lignes), au Japon c'est l'inverse.
Apres les heures de sortie de bureau les plus gros pics d'affluence sont le soir et aux derniers trains.
Les gens soient finissent tard soient ne rentrent pas apres le boulot mais boivent et mangent avec leurs collegues jusqu'au dernier train. Et la c'est l'enfer. C'est bonde de chez bonde. Je pense que tout le monde a deja vu les images ou l'on voit des agents pousser les passagers dans le train pour pouvoir fermer les portes. Et bien c'est exactement ca. Heureusement que mes arrets n'etaient pas des arrets trop frequentes.
Mais meme en prenant le train loin de Shibuya je pouvais ne pas avoir une place assise et rester debout tout du long. C'est la qu'on devient un expert et qu'on apprend a se mettre devant la personne dont on pense qu'elle va descendre dans pas longtemps. Et ca marche. Et si on prend le train a Shibuya la c'est mort, on peut meme ne pas rentrer et attendre le suivant et aucune perspective d'avoir un siege.  Quoique j'ai mes petites techniques maintenant. Si je prends le train a Shibuya pour aller a Eda, je sais exactement ou me placer pour avoir un siege car je sais que quelqu'un va descendre entre Shibuya et Sangenjaya. Ca marche a tous les coups. Sinon toujours se mettre la ou il y a les sieges prioritaires a cote des portes qui separent les rames. On sera plus a l'aise car moins ecrase dans la foule et plus de possibilite de s'agripper. Car les trains japonais sont assez etroits et vont hyper vite. Les rames tanguent sans arret.

J'ai commence a travailler tout de suite des mon arrivee. Le lendemain de mon arrivee j'ai rencontre G. a la gare d'Itabashikuyakushomae pour faire les presentations et me montrer le quartier. On ne s'en rend pas compte comme ca mais faut vraiment avoir les nerfs et etre debrouillard pour partir a l'arrache comme ca.
J'ai tout regle sur le net en France, en arrivant au Japon finalement je n'avais aucune garantie concrete de logement ni de petit boulot. Je pouvais tres bien me retrouver a la rue. En plus y'a plein de mythos au Japon (sans compter les psychopates), c'est vraiment une partie de poker. Mais G. etait bien au rendez vous qu'on s'etait fixe depuis la France et tout s'est tres bien passe.

Heureusement elle habite dans un coin agreable juste a cote d'un shôtengai (grande avenue marchande) qui compte pas moins de 2 supermarches juste pour la partie a cote de la maison (allez me trouver ca a Roppongi), avec les prix moins chers qu'ailleurs. Je ne retiens jamais le nom mais c'est l'un des plus grands Shôtengai du Japon qui va jusqu'a perpete en dehors de Tokyo. Tres pratique pour faire ses courses.
En plus tous les commerces de bases sont a proximite les uns des autres (plus tard j'expliquerai la galere que c'est de faire ses courses au Japon). C'est un vrai quartier a la japonaise et avec tout le confort.
Le seul probleme est la ligne Mita qui ne mene nul part et qu'on est un peu excentre du coup, mais bon c'est une parisienne toujours dans le speed qui vous parle. On est toujours dans le centre de Tokyo quand meme.

Shotengai

Elle habite avec C. dans un 2SLDK (un 2LDK avec une petite piece en plus qui lui sert de salle d'ordi) dans une vraie mansion neuve (voir autres articles pour voir a quel point c'est important) et leur chat que la petite appelle minou meme s'il a un vrai nom.

C. est scolarisee dans une creche privee (Hoikuen) a 5 min de la maison. Ce qui me donnait un trajet optimise au maximum comme je les aime. Je sors de la gare, je vais a la creche, je continue et si je veux je m'arrete au supermarche et hop a la maison.

rue avec cerisiers entre l'ecole et la maison

Rien a voir avec l'enfer d'Ichigaya/Iidabashi ou il y a plein de sakka (especes de collines,longues rues en pente tres inclinees). Je ne vous dis pas la galere avec des petits enfants et souvent le velo.

teiki: sorte de carte orange mais qui n'a rien a voir avec la carte orange. (Voir prochain message sur comment utiliser les transports a Tokyo pour plus de details)