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DowntownTokyo
11 avril 2011

Au japon, une ville victime du phénomène de "liquéfaction des sols"

http://japon.aujourdhuilemonde.com/au-japon-une-ville-victime-du-phenomene-de-liquefaction-des-sols

Située à quelque 200 kilomètres de l'épicentre du séisme, la ville d'Urayasu dans la préfecture de Chiba semblait trop loin pour être sinistrée. D'ailleurs ici, il n'y a pas eu de tsunami et aucun bâtiment ne s'est effondré. En revanche, un phénomène digne d'un film de sciences-fiction s'est produit : la liquéfaction des sols.

Avec les vibrations du séisme et le tsunami, le sol affaibli et saturé d'eau d'Urayasu a perdu la totalité de sa consistance, favorisant l'enfoncement des objets lourds situés en surface.

De très grandes quantités de boue sont par ailleurs sorties des fissures du sol.

La boue a désormais séché, mais la ville, laisse toujours place à un paysage de désolation : les rues sont déformées, les maisons enfoncées dans le sol tandis que les bouches d'égouts, elles, ont été élevées par les coulées de boue quelque 3m plus haut.

Pour info vous avez tous appris en géo que le Japon utilise des polders; soit des terrains artificiels construits sur la mer. Et bien voilà quels genres de dégâts peuvent provoquer les tremblements de terre sur ces terrains. J'avais vu les images des sols défoncés à Chiba (préfecture voisine de Tokyo à environ  20 km) et je m'étais dit que le séisme avait dû être plus violent là bas car ils sont plus près de l'épicentre. En fait non, les sols défoncés sont dûs à la liquéfaction, or dans cette zone de Tokyo (Chiba est comme la grande banlieue de Tokyo) il y a beaucoup de polders. A titre d'info, Odaiba, Edogawa ku....sont aussi construits sur des polders.

"C'était comme si nous surfions", a raconté Chiharu Asami, un habitant d'Urayasu au Washington Post. "Nous pouvions voir le sol bouger, les poteaux téléphoniques s'affaisser et tomber de 2m, à mesure que la boue sortait. Elle est montée jusqu'à mes chevilles et même une fois que l'eau est partie, la boue est restée une semaine".

Les 100.000 habitants d'Urayasu vivent depuis presqu'un mois sans système d'évacuation des eaux, sans plomberie.

Beaucoup d'entre eux sont obligés de faire leur besoin dans des sacs plastiques qu'ils jettent ensuite aux ordures, dont la collecte, n'a elle pas été interrompue.

Pour le maire de la ville, Hideki Matsuzaki, jamais le phénomène de liquéfaction des sols n'avait été aussi dévastateur, même au moment du tremblement de terre de Kobé.

85% de la ville ont été submergés par la boue. Selon lui, il va falloir des années et un budget de plus de 600 millions d'euros pour reconstruire et renforcer les infrastructures d'Urayasu.

Après un tremblement de terre en 1964, le gouvernement japonais avait établi des normes de construction anti-liquéfaction pour les usines, mais ces normes n'ont pas été appliquées aux résidences qui ont été construites sans plateforme en acier épaisse de 18 mètres de haut pour les soutenir.

Aujourd'hui, les habitants d'Urayasu n'osent pas se plaindre : leur ville n'a enregistré qu'un mort, mais la plupart des habitants sont désormais sans abri, les rues couvertes de boue séchée … et le budget annuel de la ville qui s'élève à 516 millions d'euros insuffisant pour tout reconstruire.

"Il va falloir beaucoup d'argent pour reconstruire les maisons mais cela ne nous préservera jamais d'un autre sésime" se désole un habitant, au Japan Times.

La ville abrite le parc Disneyland Tokyo qui n'a toujours pu ouvrir ses portes depuis le 11 mars à cause des coupures d'électricité. A la catastrophe qui a frappé la ville, s'ajoute donc une autre, économique.

Je suis tombée sur ce blog d'un québécois qui vit à Edogawa ku (arrondissement de Tokyo limitrophe d'avec Chiba) et alors que beaucoup de ceux qui étaient en extérieur au moment de la secousse étaient bien zen dans le centre de Tokyo, car ça vacillait mais sans plus, on était loin de s'imaginer ce qu'il se passait à quelques kilomètres de là.

http://edogawa.canalblog.com

Vidéo qui montre bien la situation, rien à voir avec ce que j'ai vécu à Roppongi. En voyant le sol se disloquer peut être que j'aurais paniqué.

http://www.youtube.com/watch?v=Cy-MOZwr5G0&feature=player_embedded#t=0s

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