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DowntownTokyo
24 mars 2011

En France, une timide mobilisation pour les sinistrés du Japon

http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/03/21/en-france-une-timide-mobilisation-pour-les-sinistres-du-japon_1496433_3216.html#xtor=AL-32280184

Dix jours après le séisme et le tsunami qui ont fait plusieurs milliers de morts et de disparus, les grandes ONG françaises font toutes le même constat : les sommes récoltées pour les victimes du Japon sont très en-deçà des dons qu'elles avaient reçu pour le séisme de Haïti en 2010.

 

Compréhensible, le Japon est ce pays lointain qu'on connaît très mal et toujours pour des choses "bizarres" qui ne représentent en rien le pays. Logique aussi, Haïti plus pauvre (ou presque) pays du monde, Japon 2~3ème puissance mondiale. Même sans l'aide internationale le Japon se relèvera, Haïti déjà oubliée restera encore plus longtemps au fond du gouffre.
Les 2 pays n'ont pas les mêmes besoins et pourtant si on doit faire une comparaison, la destruction dans le nord du Japon a été TOTALE.  Si la fin du monde devait avoir un visage c'est celui-ci. Même les personnes qui ont connu la Guerre , d'autres catastrophes naturelles, Kobe, disent que ce qui s'est passé le 11 mars est ce qu'ils ont connu de pire.

Mais surtout, les médias ont détourné la catastrophe de manière honteuse, on parle plus de Fukushima et de la crainte des habitants dans les autres pays que de la catastrophe elle même qui se situe dans le nord. C'est comme si on était déjà passé à autre chose.

A la Croix-Rouge française, une semaine après le séisme, on affiche 6,1 millions d'euros de dons, soit "le tiers de la collecte pour Haïti". Le Secours populaire a reçu un peu plus de 100 000 euros de dons via son site Internet en quatre jours, et table sur "un million d'euros en comptant les promesses de dons à la fin de la semaine".

La Fondation de France comptabilise 145 000 euros en une semaine, largement en-dessous des cinq millions et demi d'euros qu'elle avait reçus pour Haïti. Le Secours catholique, qui n'a pas lancé de campagne de collecte, évalue les dons "spontanés" des particuliers à "quelques dizaines de milliers d'euros". Médecins du Monde (MDM), qui envisage une petite intervention de volontaires au Japon pour pallier le manque de médecins dans les centres d'évacuation ou dans les hôpitaux, n'a pas jugé nécessaire pour l'instant de lancer un appel aux dons.

"PAYS RICHE OU NON, LA SOLIDARITÉ DOIT JOUER"

La réticence des Français à se mobiliser s'explique en partie par le fait que le Japon est un pays riche et suffisamment organisé. Une perception qui n'incite pas à faire des dons. "Pour l'opinion publique, le Japon a la capacité à faire face à ses difficultés, observe Pierre Salignon, directeur général à l'action humanitaire de MDM. Les Français peuvent avoir une certaine retenue à donner pour un pays comme le Japon par rapport à d'autres pays pauvres, peu organisés et dépendants de l'aide internationale comme le furent Haïti ou la province d'Aceh en Indonésie en 2004." Le Japon est suffisamment organisé pour répondre à la catastrophe, selon Médecins du monde, qui souligne également la forte "solidarité nationale" déployée au Japon pour porter assistance aux rescapés et déplacés du séisme et du tsunami. 

Le pays est paré pour répondre à ces catastrophes, soutient aussi Sébastien Dechamps, responsable des opérations humanitaires au Secours catholique, qui justifie l'"engagement mineur" de l'ONG par la priorité d'apporter une aide financière à des pays qui ont des "besoins plus pressants comme la Côte d'Ivoire et la Libye".

Pour la Croix-Rouge française, qui a lancé un appel aux dons après que la Croix-Rouge japonaise en a exprimé le besoin, le paramètre "pays riche" ne tient pas. Il ne doit pas faire oublier l'ampleur exceptionnelle de la catastrophe. "La solidarité financière doit jouer après une catastrophe comme celle-ci, pays riche ou non. Il faut aider les gens qui n'ont plus rien depuis le séisme et le tsunami", encourage Jean-François Riffaud, porte-parole de l'organisation.

Un élément revient comme un leitmotiv chez les ONG : la faible implication des médias qui ont peu ou pas relayé les appels aux dons.

Ils étaient plus occupés à faire du sensationnalisme. On ne peut pas tout faire en même temps.

"Pour que la générosité se mette en marche, les trois paramètres à prendre en compte sont la nature de la catastrophe, le lieu de la catastrophe et sa couverture médiatique", indique Jean-François Riffaud, avant d'ajouter que "au Japon, on a une catastrophe naturelle très visible, un pays moderne et très riche mais lointain de nous, et une couverture médiatique bien faible sur la collecte".

"La mobilisation est très proportionnelle à l'investissement des médias mais elle va monter au fur et à mesure qu'on se rendra compte de la réalité sur le terrain", veut croire pour sa part Francis Charhon, directeur général de la Fondation de France.

Et les images que le monde entier a vu quasi en direct c'est quoi alors? Avec ça tout est dit, la réalité est simple et claire: destruction totale d'une partie du pays.

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